La pile électrique fait fonctionner différents objets du quotidien comme les montres, les jouets, les télécommandes, les cigarettes électroniques, les souris d’ordinateur ou les clés de voiture. Chaque individu en consomme environ une vingtaine par an. Aujourd’hui, cette source d’énergie figure dans la catégorie des déchets ménagers les plus polluants ; d’où la nécessité de la recycler. Où et comment faut-il jeter les piles usagées ? Comment sont-elles recyclées ? Screlec-Batribox répond à toutes vos questions.
Pourquoi faut-il recycler les piles ?
Le recyclage des piles devient une nécessité : c’est un véritable enjeu environnemental et une source d’énergie de première utilité dans nos foyers. On vous explique en quoi !
Recyclage des piles : un enjeu environnemental
La pile électrique est avant tout un véritable fléau pour l’environnement. Son impact écologique commence dès sa production. À titre indicatif, l’énergie nécessaire à la fabrication d’une version alcaline jetable est 50 fois plus élevée que ce qu’elle fournit tout au long de son cycle de vie.
Le changement climatique généré par la production de piles fournissant 1 kWh d’énergie est similaire à un trajet de 457 kilomètres en voiture. De plus, son processus de dégradation dans la nature prend entre 200 et plus de 7 000 ans.
Une consommation élevée
La forte consommation justifie également le recours au recyclage des piles. Chaque année, environ 1,5 milliard de batteries et de générateurs portables d’énergie sont commercialisées sur le marché français. En termes de poids, ce chiffre serait l’équivalent de 34 990 tonnes ; ce qui représente la structure métallique de quatre tours Eiffel.
Comment se déroule le recyclage des piles ?
Screlec suit une procédure bien réglementée pour recycler les piles, découvrez le détail de toutes les étapes de recyclage des piles ci-dessous :
La collecte
La première étape du processus de recyclage des piles porte sur la collecte. Celles-ci sont récupérées auprès des bacs de tri des bâtiments publics, des petites et grandes surfaces, des entreprises, des écoles ou des déchetteries. Seul un éco-organisme agréé par l’arrêté du 16 décembre 2021 est autorisé à réaliser cette opération.
Le regroupement
Une fois collectées, les piles usagées sont ensuite acheminées vers ce qu’on appelle des centres de regroupement régionaux. Après la pesée, elles seront placées dans des fûts, étiquetées et regroupées. Lorsque la quantité requise est atteinte, les déchets quittent le centre de regroupement pour se diriger vers un centre de tri.
Le tri
Cette étape consiste à les répartir en plusieurs catégories, c’est-à-dire les piles salines et alcalines, les versions bouton, les modèles au lithium ou les petites batteries. Il est essentiel de bien les séparer pour que le recyclage soit efficace. Les métaux spécifiques présents dans chaque type de pile exigent des procédés différents.
Le traitement
L’étape du traitement consiste à extraire les matériaux et les substances présents dans les batteries et les piles. Les techniques utilisées varient en fonction des caractéristiques de la source d’énergie.
La pyrométallurgie consiste à placer les piles alcalines, salines ou au lithium dans un four à haute température. L’exposition à des températures d’évaporation variées permet d’obtenir plusieurs fractions de déchets.
L’hydrométallurgie se déroule en deux étapes. Les piles sont avant tout broyées de façon mécanique afin de faciliter la séparation de leurs éléments constitutifs. Les débris non-ferreux ou « black-mass » feront ensuite l’objet d’un traitement chimique qui vise à disperser leurs composants.
La distillation concerne uniquement les piles boutons. La récupération du mercure ou du cadmium se fait par broyage cryogénique, c’est-à-dire sous azote liquide. Une fois distillées, les substances restantes se présenteront sous une forme liquide. En revanche, un procédé magnétique sera nécessaire pour séparer les éléments métalliques.
La seconde vie des métaux
Bien qu’ils constituent un réel danger pour l’environnement, ces déchets sont particulièrement utiles pour le secteur de l’industrie. Les différents alliages et les métaux utilisés dans la fabrication de ces sources d’énergie comme le manganèse, l’acier ou le zinc peuvent encore avoir une seconde vie. En effet, plus de 77 % du poids total d’une pile usagée peut faire l’objet d’un recyclage.
Ces composants seront réutilisés pour la fabrication de différents objets de la vie courante comme :
- Les tuyaux en cuivre ;
- Les gouttières en zinc ;
- Certaines pièces automobiles en aluminium ou en acier ;
- Les clés en nickel ou en fer ;
- Les articles ménagers en acier inoxydable ;
- Les pièces de vélo et des coques de navire en aluminium, en nickel, en cuivre ou en fer ;
- De nouvelles piles.
Chaque année, la récupération de ces déchets génère environ 5 000 tonnes de métaux. Le recyclage des piles revalorise jusqu’à 80 % des matériaux.
Où déposer les piles usagées ?
Depuis déjà quelques années, les Français ont pris conscience de l’importance du tri et du recyclage. D’après une étude réalisée par Screlec-Batribox et Corepile, plus de 80 % de la population réalise le geste de tri. Aujourd’hui, plusieurs options s’offrent aux particuliers et aux entreprises qui souhaitent déposer leurs piles usagées.
La seconde mission de Screlec est la sensibilisation : nous organisons plusieurs opérations chaque année pour sensibiliser le grand public.
Tout type de magasin qui commercialise des piles se voit dans l’obligation de récupérer ces sources d’énergie. Le principe s’applique aussi bien aux boutiques de bricolage et d’électronique qu’aux enseignes de distribution alimentaire. Screlec-Batribox est d’ailleurs partenaires de ces opérations avec Lidl et Leroy Merlin. Les utilisateurs y déposent gratuitement ce type de déchet ; qu’il y ait ou non des bacs de collecte.
La plupart des établissements publics administratifs disposent également de bornes dédiées à cet effet. Vous pouvez aussi vous adresser à la déchetterie la plus proche de votre domicile.
Pourquoi ne pas jeter les piles usagées à la poubelle ?
En France, et même au-delà des frontières françaises, il est formellement interdit de jeter directement les piles usagées dans la nature et dans la poubelle ménagère ordinaire. Depuis les années 1990, ces dernières figurent dans la catégorie des PDD, c’est-à-dire les petits déchets dangereux.
Jeter directement les piles usagées à la poubelle les fait sortir de leur circuit de valorisation. À défaut d’être recyclées, elles seront alors incinérées ou enfouies. Durant leur processus de dégradation, la corrosion favorise le rejet de métaux lourds ; ce qui entraîne la pollution des sols et des nappes phréatiques.
Certains éléments chimiques présents dans la composition de ces générateurs d’énergie électrique sont nocifs aussi bien pour la santé que pour l’environnement. La libération de ces substances dans la nature entraîne entre autres la pollution des écosystèmes sur le long terme. À titre d’exemple, le mercure issu d’une pile bouton usagée contamine jusqu’à un mètre cube de terre ou 400 litres d’eau pendant 50 ans.
Jeter moins souvent les piles : comment faire ?
Revoir certaines habitudes du quotidien contribue également au recyclage des piles usagées. Si vous estimez que ces dernières sont obsolètes pour un appareil, sachez que vous pouvez encore les utiliser sur des supports moins puissants et moins énergivores. N’hésitez donc pas à les tester sur une télécommande ou une montre réveil.
Bien qu’elle soit plus onéreuse, la pile rechargeable est une excellente alternative à la version alcaline classique. Sa durée de vie varie de 5 à 10 ans. Vous pouvez la recharger jusqu’à 2 000 fois. De plus, elle est en mesure de conserver 80 % de sa charge lorsqu’elle n’est pas utilisée.